De la Défense aux Biocoop : Baptiste Legrand, PGE 2008, mise sur le bio pour changer la société
À la tête de trois magasins Biocoop dans le Pas-de-Calais, Baptiste Legrand diplômé du Programme Grande École de GEM en 2008, défend un modèle alimentaire fondé sur la coopération et la responsabilité. Portrait d’un diplômé qui a choisi de donner du sens à son parcours.
« Manger bio n’est pas un coût, c’est un investissement ! »
Un virage radical pour plus de sens
Baptiste débute sa carrière dans le conseil informatique à La Défense. « Costume-cravate, open space déshumanisant… Je me suis vite dit que ce n’était pas ça que je voulais faire de ma vie ! », confie-t-il. Sportif dans l’âme, il rejoint Decathlon en 2009 et y découvre la vente. Mais après six ans, il ressent le besoin de s’engager dans un projet porteur de valeurs.
En 2015, il franchit un cap : il intègre Biocoop à Boulogne-sur-Mer, d’abord en caisse pour comprendre le métier. Six mois plus tard, il prépare l’ouverture d’un nouveau magasin. En 2017, il inaugure la Biocoop de Saint-Martin-Boulogne, puis celle de Berck en 2019. En 2020, il reprend la gérance du magasin historique de Boulogne. Aujourd’hui, il pilote trois points de vente et une équipe engagée.
Un réseau coopératif unique
« Biocoop, c’est avant tout le premier réseau de magasins bio spécialisés en France », explique Baptiste. Chaque magasin est indépendant et adhère à une coopérative nationale basée à Paris. Pas de franchise classique, mais une contribution solidaire : 1 % du chiffre d’affaires reversé à la coopérative et du temps consacré aux commissions nationales. « C’est typique des systèmes coopératifs : beaucoup d’entraide, et c’est ce qui fait notre force », souligne-t-il.
Le réseau compte aujourd’hui plus de 700 magasins et 3 000 fermes partenaires. Baptiste veille à maintenir une forte proportion de produits locaux : « Dans nos magasins, environ 15 % des approvisionnements viennent directement des producteurs du Boulonnais. Ces partenariats donnent du sens à notre travail. »
Une filière sous tension, mais des signaux positifs
Après des années de croissance à deux chiffres, la filière bio a subi un choc post-Covid : baisse de la consommation, inflation, fermetures de magasins. « On a perdu 15 % d’activité alors que nos investissements étaient calibrés pour +10 %. Le choc a été brutal », reconnaît Baptiste. Mais il reste optimiste : « Depuis 2024, la tendance repart légèrement à la hausse. Un retour à la normale s’amorce. »
Agir pour la santé publique
Depuis 2023, Baptiste s’engage aussi hors de ses magasins. Avec d’autres parents, il a cofondé le Collectif Citoyen du Boulonnais (CAB) pour améliorer la qualité des repas dans les cantines. « Notre objectif : sensibiliser les collectivités et créer des passerelles avec les producteurs locaux », explique-t-il.
Pour lui, manger bio n’est pas un luxe : « Si on mangeait mieux, on aurait moins de maladies liées à l’alimentation. Et au final, on dépenserait moins en soins de santé. Pour moi, manger bio n’est pas un coût. C’est un investissement !»
Source : Julien Caron pour terres-et-territoires.com
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