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GEM Alumni en Malaisie : Valérie Patuel interviewée par Yolène Margand et Nicolas Breton

Portraits

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18/04/2019

Découvrez la première des quatre rencontres prévues avec des GEMAlumni à travers le monde dans le cadre du partenariat entre GEM et l'association de Yolène Margand GEM ESC 2018 et Nicolas Breton GEM ESC 2018 : Meet'Her, et de leur tour du monde de l'entrepreneuriat féminin entreprit à la suite de leur diplôme.

Découvrez la première des quatre rencontres prévues avec des GEMAlumni à travers le monde dans le cadre du partenariat entre GEM et l'association de Yolène Margand GEM ESC 2018 et Nicolas Breton GEM ESC 2018 : Meet'Her, et de leur tour du monde de l'entrepreneuriat féminin entreprit à la suite de leur diplôme.

Valérie Patuel GEM ESC 1998 est aujourd’hui CEO de Global Turbine Asia en Malaisie.

Après un parcours tourné vers l’international, Valérie décide en 2015 de tenter l’aventure de l’expatriation en tant que cheffe d’entreprise de GTA. Yolène Margand et Nicolas Breton, tous deux diplômés de la promotion 2018, ont eu la chance de la rencontrer pour échanger sur son incroyable parcours.

Quel est votre parcours ?

Je suis de la promo 98 de GEM. J’ai suivi une spécialité en finance et j’ai étudié l’audit à travers un Master combinant 3 universités : en Irlande, Espagne et Belgique.
Cela a confirmé mon goût pour l’international.

Née en Haute-Savoie et ayant fait du ski de compétition, j’ai choisi d’effectuer mon stage de fin d’études chez Rossignol.
J’ai alors intégré la marque à l’époque Australienne de référence dans les sports de glisse, Quiksilver. Le siège européen de la marque est à Saint-Jean-de-Luz au Pays Basque, une totale découverte pour moi !
J’y ai passé deux années très formatrices dans la finance et la comptabilité.
Après cela, j’ai accepté une offre d’Accenture en Irlande pour devenir responsable client et amélioration continue.

Alors expatriée en Irlande, j’ai décidé avec mon conjoint de partir pour un tour du monde d’un an et ainsi réaliser un de mes rêves les plus fous.
A la suite de cette expérience, j’ai décidé de rentrer en France au sein de Safran Helicopter Engines, une filiale de Safran, un groupe aéronautique Français alors en pleine métamorphose. En 2003 Safran s’ouvrait tout juste aux diplômés d’Écoles de Commerce, particulièrement pour leurs expertises dans les services commerciaux.

Comment êtes-vous devenue CEO de Global Turbine Asia (GTA) à Kuala Lumpur ?

Après 15 ans au siège de Safran dans les services commerciaux, la volonté de m‘expatrier à nouveau pour vivre une expérience familiale à l’étranger était toujours présente.

En août 2015, accompagnée de mes 2 enfants et de mon mari, j’ai alors concrétisé mon projet d’expatriation en arrivant chez Global Turbine Asia (GTA) en Malaisie.
Mon entreprise GTA est une joint-venture, comprenant notamment le Groupe Safran, qui permet à Safran Helicopter Engines d’avoir une présence locale en en Malaisie. GTA fournit des pièces et prestations de réparations moteurs, d’hélicoptères et d’avions à divers clients militaires, parapublics et civils.
Après 2 ans en tant que Chief Operating Officer (COO), j’ai été promue Chief Executive Officer de GTA. L’entreprise est composée d’une trentaine de salariés et génère 15 millions d’euros de chiffres d’affaires par an.
Cette position me fait toucher à tout, de la finance à la RH en passant par la gestion de la qualité ou encore la participation aux conseils d’administration et bien-sûr la relation avec nos clients.
En plus de la forme juridique de l’entreprise et de sa gouvernance, les 7 heures de décalage horaire qui séparent la Malaisie de la France accentuent notre autonomie.
Venant d’une famille de créateurs d’entreprises, je retrouve ici les aspects de l’entrepreneuriat.
C’est un environnement est très multiculturel avec une majorité de personnes Malaisiennes mais aussi Françaises et même un Espagnol.
La force de cette structure réside dans l’accès aux ressources et aux informations d’un grand groupe avec les avantages de la PME comme la flexibilité et la rapidité de la prise de décision.

Vous avez un parcours très international ! Pourquoi avez-vous choisi de vous tourner vers l’étranger et plus spécifiquement la Malaisie ?

Une expérience à l’international est extrêmement enrichissante ainsi qu’un excellent moyen d’accélérer la carrière : les responsabilités sont souvent plus étendues pour des postes équivalents en France. En sortant de notre zone de confort on apprend beaucoup des autres. En Asie par exemple, je me suis confrontée à une autre manière de faire des affaires. De plus le mélange de cultures est aussi un environnement très intéressant d’un point de vue personnel.

L’aventure professionnelle s’étend sur le plan personnel et familial, elle est positive pour tous. Je suis très contente que mes enfants puissent évoluer dans un environnement aussi multiculturel où ils n’auront pas d’idées préconçues sur les origines, les couleurs de peaux ou les religions. Mon mari, qui est aujourd’hui entrepreneur, est un réel soutien et me permet par sa flexibilité de m’investir au mieux dans mes responsabilités.

Il y a beaucoup de personnes qui arrivent ici en tant qu’expatriées et qui ne repartent pas. C’est une région porteuse et dynamique. Il n’est pas besoin de préciser que l’Asie devient incontournable en ce qui concerne le business. La Malaisie est un pays où il est très facile de s‘intégrer, avec un très bon rapport qualité-prix, et où les logements, la nourriture ainsi que les soins de bon standing sont accessibles. C’est une terre propice pour l ‘épanouissement de talents internationaux ainsi qu’un lieu intéressant pour les investisseurs étrangers pouvant s’appuyer sur un soutien du gouvernement. La Malaisie semble la terre idéale pour une première expérience d’expatriation en Asie !

Pouvez-vous nous parler de votre expérience en tant que femme dans un secteur traditionnellement masculin ?

Être une femme dans le monde de l’aéronautique, et avec un profil d’école de commerce atypique, est une vraie force ! De plus évoluer dans le service commercial en étant une femme permet de mettre en avant plus facilement la recherche de partenariat long terme et de consensus. J’ai aussi pu noter que la présence d’une femme dans certaines réunions tendues permet de modérer le taux de testostérone ambiant et d’apaiser les esprits !

Je manage depuis longtemps des hommes et des femmes, dans des équipes quasiment toutes équilibrées sans que ce soit mon premier critère (qui reste les compétences). Je n’ai pas rencontré de réelles difficultés dans mes liens hiérarchiques avec les hommes ni les femmes. Cependant j’ai rencontré plusieurs managers masculins qui, n’ayant jamais été dirigés par des femmes, avaient des appréhensions à être managés par le sexe opposé. Ceci s’explique en partie par le fait que les femmes soient encore rares à ces postes à responsabilités dans ce secteur.

Ici en Malaisie, étant dans un pays majoritairement musulman certains codes par exemple vestimentaires ou concernant les rencontres professionnelles sont à respecter. Cependant je n’ai rencontré aucun problème à être une femme CEO en Malaisie.

Être une femme expatriée en Asie à un poste à responsabilités est tout à fait possible !

Cela fait plus de 3 ans que vous avez quitté la France, ne vous manque-t-elle pas ?

Je suis fière d’être Française et de travailler avec un fleuron de l’industrie Française. De plus une part de mon travail est de promouvoir la collaboration Franco-Malaisienne au quotidien. Lorsque je rentre en France je me sens un petit peu décalé, je me sens vraiment bien en Malaisie aujourd’hui. La France nous y pensons, elle fera partie de notre futur.

Je suis originaire des Alpes, et avec GEM j’ai pu continuer dans le ski avec l’équipe du BDS. Le ski me manque, c’est ma passion, pour ça la Malaisie et son climat tropical n’est pas l’endroit idéal !

Les 20 ans de la promo que nous avons fêtées l’année dernière à l’école (que je trouve toujours aussi belle) ont été géniaux ! C’était la première fois que j’y retournais. Dans le cas d’une future installation en France, je souhaiterais participer à la vie de l’école dans le cadre par exemple des jurys de sélection.

Quels conseils donneriez-vous au GEMiens qui envisagent une carrière dans l’aéronautique ou encore qui pensent à l’expatriation ?

Les GEMiens ont tout à fait leur place dans des secteurs traditionnellement réservés aux ingénieurs comme pouvait l’être l’aéronautique. Particulièrement pour ce qui est des services commerciaux où un diplômé d’école de commerce à une vraie carte à jouer. Le groupe Safran propose des opportunités et n’hésite pas à donner des responsabilités à un profil prometteur… Il ne faut pas oublier qu’il faut créer soi-même ses opportunités !

Il faut accepter lorsqu’on s’expatrie la part d’incertitude. Nous évoluons dans un monde d’opportunités plutôt que de risques.
Adepte de l’international j’ai personnellement concrétisé mes ambitions de différentes façons. J’encourage les étudiants et les jeunes diplômés à profiter des stages internationaux et des V.I.E. L’avenir est dans l’ouverture.
Bien entendu cela demande des efforts, de passer outre les préjugés et être capable de se remettre en question.
Il y a vingt ans je n’aurais jamais cru quelqu’un qui aurait décrit mon parcours : tout est possible.

Avez-vous un rêve qu’il vous reste à concrétiser ?

Oh oui. Par exemple un de mes rêves serait de passer mon monitorat de ski et ce, uniquement pour le plaisir !

 

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