La communauté French Tech singapourienne mobilise 500 membres, des startupers, entrepreneurs, patrons de PME, dirigeants de divisions digitales asiatiques CAC40
En 2010, Adrien Barthel (GEM ESC 2010) est parti en VIE en Indonésie, développer la première plateforme d’e-commerce du groupe Carrefour, en Asie. Sept ans plus tard, après de multiples immersions professionnelles sur place, il met sur pied le hub French Tech de Singapour, adoubée en mars 2017 par le président François Hollande. Success story.
Une French Tech à Singapour ? L’idée aurait pu paraître saugrenue. Aujourd’hui, la communauté French Tech indonésienne mobilise quelque 500 membres - des startupers, entrepreneurs, patrons de PME, dirigeants de divisions digitales asiatiques de groupes du CAC40, The Economic Development Board Singapourien (équivalent de l'Agence française du Développement), mais aussi, l’Ambassade de France et le bureau du Premier ministre Singapourien.
« L’innovation et les capacités du pays à commercialiser les nouvelles technologies sont fortes, à Singapour, » note Adrien Barthel, 31 ans aujourd’hui, co-instigateur du premier projet French Tech en Asie, avec deux amis.
Un groupe rattaché à l’ambassade de France
Un événement grand public tous les mois, des dîners en comités restreints, du réseautage et du parrainage, réunissant une centaine de personnes à chaque fois… « Tout est gratuit, c’est un réseau utile, nous sommes ici pour partager notre expérience, inspirer de futurs entrepreneurs, et être une porte d’entrée pour des startups françaises ou des fonds investir l’Asie du Sud-Est », confirme Adrien Barthel. En mars 2017, au vu de l’ampleur et de l’avancement du projet, François Hollande a adoubé la French Tech à Singapour, en tant qu’Hub officiel de la French Tech en Asie.
2018 est l’année de l’innovation France/Singapour, qui va mobiliser les grands acteurs de la recherche, des technologies digitales… en lien avec l’Agence Française du Développement et The Economic Development Board singapourien, le Premier ministre singapourien, l’Ambassade de France, tout comme les acteurs de la recherche française et singapourienne, la recherche fondamentale et appliquée des deux nations, et les instances de commercialisation… très actives à Singapour.
Singapour : terrain d’innovation fertile mais complexe
En 2010, armé d’un Master Entrepreneurs de Grenoble Ecole de Management, Adrien Barthel, alors âgé de à 24 ans, débutait donc sa trajectoire professionnelle à Jakarta, chez Carrefour Indonesia, afin de développer la première plateforme d’e-commerce du groupe en Indonésie. « Cette mission en VIE m’a permis de découvrir un pays émergent chaotique à tout point de vue. Mais qui dit chaos, dit problèmes, donc solutions, et par conséquent opportunités. »
En Février 2013, Adrien rejoint Luxola.com en tant que Chief Marketing Officer, une startup de 4 personnes vendant des produits cosmétiques en e-commerce, opérant sur Singapour uniquement. Deux importantes levées de fonds plus tard, Luxola opère dans 11 pays (Sud- Est Asiatique, Australie, Nouvelle Zélande, Hong Kong, Inde, Emirats Arabes Unis), et regroupe 300 collaborateurs. « Cette expérience m'a permis de me constituer un solide réseau local au niveau entrepreneurial, financier et politique… dans divers pays de la région, ce qui m'a aidé à aller plus vite dans l'expansion de Luxola, et d’éviter de nombreux problèmes », relève-t-il. Luxola a été vendue au groupe LVMH, en Juillet 2015, afin de devenir le bras e-commerce de Sephora en Asie du Sud-Est.
Puis, un nouveau « bond en avant » : Adrien crée Sleek, une plateforme d'incorporation de sociétés sur Singapour et de gestion de gouvernance, comptabilité, taxes, domiciliation de sociétés. « Il est facile de créer une société sur Singapour, mais, à l'inverse de la France, on doit passer par un agent pour effectuer tous les actes au RCS. Ces agents sont souvent peu efficaces, pas digitaux, et très couteux. Nous « disruptons » ce marché avec une solution 100 % digitale, un « pricing » clair et une efficacité redoutable. Au fil de cette expérience, j’ai pu faire le constat parallèle qu’un grand nombre d'entrepreneurs français exerçaient dans le digital à Singapour et dans la région ; d’où l’idée de créer une French Tech à Singapour. » Pari réussi.
Commentaires0
Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.
Articles suggérés