Shaun Nelson GEM PGE 2007, CEO Keeze, interviewé par GEM Junior Conseil

Les membres de GEM Junior conseil, la Junior Entreprise de GEM qui accompagne et conseille les entreprises, ont interviewé un ancien membre de leur association.
Shaun a cumulé les expériences lors de ses études dans différentes associations, revenons sur son parcours à GEM qui l'a conduit vers le chemin de l'entrepreneuriat.

Pouvez-nous nous parler de Keeze ? 

Notre structure a aujourd’hui 4 ans. Keeze propose des espaces de coworking dans plusieurs endroits stratégiques de Paris (abords de la gare Saint-Lazard, Champs Élysées, Parc Monceau, Opéra, …).

Notre premier espace a ouvert en février 2017. Il est devenu très rapidement rentable, ce qui nous a permis d’ouvrir plusieurs espaces en même temps. Cependant, les marches sont devenues de plus en plus hautes pour passer les paliers de performances. C’est pourquoi nous avons réalisé une levée de fonds d’un million d’euros en 2020 alors que jusque-là, nous nous étions financés par nous mêmes.

Notre objectif aujourd’hui est d’installer 1500 m2 d’espaces en plus. Un de nos objectifs d’ici à 2022 est également de s’implanter dans d’autres villes de France. Pour nous, Keeze ce n’est pas simplement des espaces de coworking, c’est aussi une expérience client dans chaque espace grâce à un accompagnement personnalisé pour chacun et chaque projet. Les espaces que l’on propose sont

très socialisants et nous avons une réelle capacité à les moduler en fonction de la demande que l’on reçoit, grâce à des services annexes comme des petits déjeuners, l’organisation d’Escape Game en réalité augmentée et bien plus encore. 90% de nos événements sont des réunions B2B : Workshop, Brainstorming, Réunions Agiles, Comités de direction, Conférences de Presse. Des entreprises viennent aussi chez nous quelques fois par semaine par exemple, car elles n’ont pas leurs propres locaux.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours et nous parler de votre expérience à GEM ?

J’ai effectué un DUT avant de rentrer à GEM, puis étais en parcours associatif en deuxième année. J’ai fait partie de la Jaï / GEM Junior Conseil et était président d’expression, le journal de l’école. Durant mon parcours, j’ai commencé par réaliser un stage en marketing, chez Publicis, puis chez The Licensing Company à Paris et New York en césure. Ces expériences ont été assez révélatrices pour moi, car j’ai réalisé ma 3e année en marketing des services. J’ai été par la suite embauché chez The Licencing Company, et ai évolué jusqu’au poste de directeur de marque. Le but pour moi a été de créer des expériences clients au travers de la création de produits sur des nouveaux territoires de marque. Par la suite, en tant que passionné de musique, j’ai été embauché chez Universal Music. Ma mission consistait à réfléchir à de nouveaux segments qui permettent de diversifier la marque Universal Music. J’ai donc été en charge d’un projet immobilier avec eux pendant deux ans (ce qui paraît court mais qui est très long dans cette industrie).

En quoi GEM a été un plus dans votre parcours entrepreneurial ?

Je me souviens d’un cours avec Daniel Rey, un de mes professeurs, avec qui j’avais travaillé sur le marketing des services. J’ai ainsi participé au formatage d’un guide marketing. Les sujets de satisfaction clients m’ont passionné et m’ont donné envie de créer KEEZE en se centrant sur l’expérience. En plus de ça, je pense que l’on étudie énormément de matières à GEM, et en créant Keeze, je me suis rendu compte qu’elles servaient toutes, même 10 ans plus tard. Mais pour moi, il y a une compétence fondamentale que j’ai appris à GEM, c’est l’autonomie. En créant une entreprise, il y a toujours des choses que l’on ne sait pas, et on doit se débrouiller par nous-même. À GEM, je me souviens que nous n’étions pas toujours accompagnés non plus, et je me rends compte qu’on avait besoin d’être livrés à nous-même dans certains projets pour évoluer. La dernière chose est que le réseau de l’école facilite les négociations en créant un climat d’affaires de confiance avec nos prospects et nos clients anciens de GEM.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de monter votre propre entreprise ?

Au contraire de beaucoup d’amis d’école, je n’avais pas forcément l’envie de créer mon entreprise dès le départ. Dans mon métier, j’avais une dimension entrepreneuriale qui me plaisait, avec beaucoup de liberté d’imagination, d’accompagnement, de nouveaux projets, que ce soit en marketing ou en innovation produit, et ce, sans tous les risques qu’impliquent l’entreprenariat. C’est quelques temps après que l’idée m’est venue. À la suite de toutes les expériences que j’ai eue, je me suis rendu compte que j’avais une très grosse envie de me tourner et de m’investir dans des projets immobiliers. Au moment où je me suis lancé dans l’aventure de Keeze, ça faisait quelques années déjà que je voulais devenir entrepreneur. Tout adémarré au moment où nous avons fait le constat que les salles de réunions en France manquaient de qualités, et nous avions pu faire la comparaison avec les salles de réunions présentent aux États-Unis. Nous avons donc importé le concept à Paris en rajoutant un bloc de services aux espaces que l’on proposait.

Que pensez-vous de la situation actuelle ? Quelles perspectives d’avenir avez-vous pour Keeze ?

Comme beaucoup, la Covid-19 ne nous met pas du tout en bonne posture. Cependant, à moyen-terme, il est évident qu’on va pouvoir bénéficier de cet accélérateur de la Covid-19 qui fait évoluer les mentalités sur le travail à distance, la nécessité de se retrouver plus fréquemment dans un cadre socialisant hors du bureau. Nous rentrons dans une période où le coworking se matérialise, grâce à la capacité de moduler les espaces, les clients vivent des expériences différentes par rapport au travail au bureau. Pour l’instant les espaces de coworking sont plutôt situés dans les centres-villes, mais à terme, des opportunités vont se créer en périphérie des grandes villes pour accueillir les télétravailleurs. Tous ces « tiers-lieux » sont en phase d’adolescence et le marché devient de plus en plus mature avec positionnements plus ancrés ou même des spécialisations qui vont se développer autour de ce domaine.

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